Lecture en boucle

MuseScore est surtout utilisé pour écrire une partition, mais rarement pour jouer ou chanter un morceau.

Pourtant le logiciel dispose de tout ce qu’il faut pour pratiquer, seul ou à plusieurs, la musique.

Notamment la lecture en boucle.

Tu sais qu’en appuyant sur la barre d’espace on lance ou on arrête la lecture de la partition. Mais il y a aussi la lecture en boucle. Cela permet de sélectionner un passage et de le faire jouer, en boucle, sans avoir besoin de placer des barres de reprises dans la partition.

Pratique pour s’exercer à lire, jouer ou chanter un passage. Et en modifiant le tempo si besoin, on a là une fonction très pratique d’un point de vue pédagogique.

Le volume du métronome

Certains le croyaient perdu…

Si dans MuseScore 3 tu étais un adepte du « playback » de la partition, avec la fenêtre de lecture qui permettait divers réglages dont le volume du métronome, tu as certainement remarqué que ce volume a disparu dans la version 4 (et au passage, la fenêtre de lecture entière également, au profit d’une petite barre d’outils en haut à droite de l’interface).

Mais rassure-toi, il est toujours possible de régler le volume du métronome dans MuseScore 4. C’est simplement qu’il n’est plus au même endroit.

Pour le trouver, il faut afficher le mélangeur (doux nom signifiant la même chose que « mixeur » ou « table de mixage »…) : Menu Affichage > Mélangeur (ou raccourci F10).

Le volume du métronome est présent tout à droite de la table de mixage. C’est l’avant-dernier potentiomètre.

En fonction du nombre d’instruments présents dans ta partition, peut-être auras-tu besoin de faire défiler le mélangeur vers la droite pour voir apparaitre ce volume.

Qui a connu cette version ?

Qui a connu la version 0.9 de MuseScore ?

Sortie le 23 janvier 2008, c’est elle qui connaitra la première démocratisation du logiciel grâce à l’arrivée des sites internet musescore.org et musescore.com, créés et administrés par Thomas Bonte.

Pour découvrir ou savoir à quoi elle ressemblait, rien de tel qu’une image :


https://en.wikipedia.org/wiki/File:Musescore-0.9.3-screenshot.png

Finalement, l’interface n’a pas vraiment changé. En 2008, tout y est déjà : les palettes à gauche, la barre d’outils…

Enregistrer des commentaires dans sa partition

Je suis sûr que tu as déjà vécu ça :

Tu saisies une partition dans MuseScore. C’est long, donc tu continueras ce soir, ou demain. Et quand tu t’y remets, il faut que tu te remémores où tu en étais.

À quelle mesure reprendre ? Quelle partie reste-t-il à mettre en page ? Quelle coquille reste-t-il à corriger ?

Autant de questions qu’il aurait été bien pratique de noter directement dans la partition plutôt que dans un coin de sa tête (car on augmente la charge mentale ou on oublie) ou sur un bout de papier qu’on ne retrouvera jamais !

Alors noter un commentaire avec un texte (de portée ou de système) ce n’est pas vraiment une bonne idée, car ce texte va s’afficher dans la partition alors qu’il ne devrait pas. Et si on le laisse jusqu’au bout, il sera présent dans la version imprimée ou partagée…

Écrire dans un champ des propriétés de la partition : j’ai testé aussi mais il n’y a qu’une ligne, alors pas facile d’écrire et de lire ensuite en faisant défiler le texte de droite à gauche…

Je me suis donc mis en tête de programmer un plugin pour mémoriser mes commentaires. Sauf que je suis plutôt débutant en la matière. Quand j’en ai parlé à Nicolas, l’un des 3 fondateurs historiques du logiciel, il a corrigé mon essai et finalisé le plugin en 5 minutes sur un coin de table entre deux plats, alors que je galérais depuis des jours à le faire aboutir. Bon, chacun son truc après tout, lui le programmeur, moi le musicien.

7 raisons qui donnent à MuseScore l’image d’un logiciel amateur (suite et fin)

Hier, j’expliquais pourquoi – selon moi – MuseScore se coltinait une image de logiciel non professionnel plutôt destiné aux amateurs, avec 7 raisons identifiées.

Maintenant, prenons du recul.

Prenons le cas du leader historique : Finale. Il ne faut pas oublier que son développement s’est fait peu à peu, au fil des années, comme tout logiciel et donc comme MuseScore.

Un exemple :
Finale est sorti en 1988. Les parties liées au conducteur (ce que l’on modifie dans le conducteur est automatiquement reporté dans la partie séparée et vis versa) sont apparues en 2007, soit 19 ans plus tard (source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Finale_(logiciel)).

Or, durant 19 ans, personne n’a dit « Finale est inutilisable par des professionnels car il n’y a pas la fonction des parties liées ». Ce logiciel avait un quasi monopole sur le monde de la gravure et cela suffisait à lui conférer l’étiquette de référence en la matière, à la pointe de ce qui se fait de mieux. Et pour produire les partitions de chaque instrument, et bien cela se faisait manuellement, à grand renfort de comparaison permanente et de correction de part et d’autre.

7 raisons qui donnent à MuseScore l’image de logiciel amateur

Voilà ce que l’on peut lire ou comprendre (entre les lignes ou pas d’ailleurs) à propos de MuseScore. Il y a parfois cette idée qui circule selon laquelle MuseScore ne serait pas assez performant pour faire du travail « sérieux » et « professionnel » ; et qu’il faut pour cela utiliser les poids-lourds du marché : Finale ou Sibelius.

Spoiler alerte !
Cette croyance a la vie dure, mais elle est fausse !

J’en veux pour preuve la maison d’édition de musique contemporaine que j’ai fondée en 2016 (les éditions L’octanphare) qui commercialise des partitions plébiscitées dans le monde entier par nombre de professionnels. Les retours sur la gravure sont unanimes et excellents.

Désolé pour cette auto-promotion mais c’est le meilleur exemple que je puisse donner (et que je connaisse parfaitement).

Alors pourquoi un tel préjugé ?

Les raisons de cette croyance sont multiples, et tiennent en grande partie à la psychologie humaine et à certains biais cognitifs :

  • MuseScore est un projet développé par des bénévoles (du moins entre 2002 et 2018) dans le cadre d’un projet communautaire, hors démarche commerciale. Donc si ce n’est pas commercial, c’est forcément amateur.
  • MuseScore est gratuit. Comparé à un logiciel vendu plusieurs centaines d’euros, la valeur perçue est par conséquent quasi nulle. Tout comme un appareil vendu une bouchée de pain sera perçu comme bien moins performant et qualitatif que son équivalent le pus cher.
  • MuseScore est un logiciel libre. Et les logiciels libres souffrent (largement à tort mais ça c’est un autre débat) de cette image « amateure », à l’interface vieillotte, has been et aux performances modestes ou buguées.

On veut plus de palettes

Question de Jacques :

« Je ne trouve pas tous les signes que je souhaite dans les palettes de MuseScore. Comment fait-on pour en ajouter ? »

En effet, par défaut toutes les palettes disponibles dans le logiciel ne s’affichent pas dans le panneau ‘Palettes’ à gauche de l’écran.

S’il te manque des symboles, commence par aller voir quelles autres palettes peuvent s’ajouter :

1. Clique sur le bouton « Ajouter des palettes » qui est en haut du panneau.

2. Puis clique sur le signe + pour ajouter la palette désirée.

3. Clique « ailleurs » dans la partition pour que la fenêtre d’ajout des palettes disparaisse.

4. Et voilà, la palette ajoutée est présente avec les autres. Y’a plus qu’a la dérouler.

Si tu cherches un symbole en particulier, il y a aussi une loupe en haut du panneau.

Ça permet de rechercher… tient par exemple le point d’orgue (je dis ça parce-que maintenant, le point d’orgue est rangé dans la palette « Respirations et Pauses »).

Adopte un raccourci

Je le répète souvent, mais c’est tellement efficace : les raccourcis, c’est la vie !

Le plus chronophage quand on utilise MuseScore, c’est bel et bien la saisie de la notation. Et chacun y va de sa petite habitude pour tenter d’aller plus vite pour écrire la partition.

Et là, y’a pas de secret, moins on fait de déplacements avec les bras, les mains, les doigts, les yeux, la tête…. et plus on va vite.

Et comment fait-on pour limiter ces déplacements ?

La réponse tient en trois syllabes : RA CCOUR CIS !

Plus on utilise le clavier de l’ordinateur et plus on va gagner du temps.

Et pourtant, on commence toujours pas utiliser MuseScore avec la souris. C’est normal, c’est plus facile pour démarrer, mais c’est lent et il y a une limite physique à la vitesse que l’on peut atteindre avec la souris.

Si tu fais partie de la Team 100% souris, tout n’est pas perdu, tu peux aussi adopter un raccourci !

L’idée, c’est d’y aller progressivement, pas à pas, raccourci après raccourci.

Commence par en mémoriser un, et un seul.

Tant qu’à faire, autant que ce soit un raccourci dont tu pourrais te servir souvent. Je te propose :

  • la touche N (pour activer / désactiver le mode de saisie des notes)
  • ou alors la touche T (pou rajouter une liaison de prolongation à une note)

Et quand cette touche sera parfaitement intégrée à tes habitudes de saisie, tu en rajoutes un autre.

Connaître le futur de MuseScore

Et ce, sans boule de cristal.

Voici un scoop : il n’y a pas qu’une seule version de MuseScore.

Certes, MuseScore existe pour Windows, Linux ou MacOs, mais c’est toujours la même version, officielle et publique, dite « stable ». Au moment où j’écris ces lignes, c’est la numéro 4.1.1.

Pour autant, le code source de MuseScore évolue chaque jour au gré des développements et corrections diverses. Et chaque nuit il se passe quelque chose…

La forge logicielle utilisée pour MuseScore (en l’occurence GitHub) compile chaque nuit le code source « en l’état ». Ce qui veut dire que chaque matin, au réveil, on dispose d’une version de MuseScore qui prend en compte toutes les dernières modifications du logiciel : les fonctions en cours de développement, les améliorations, les corrections… C’est une version parfaitement à jour du développement à l’instant T.

Et comme cette version a été produite la nuit, elle porte le nom de « Nightly » (que l’on peut traduire par « de nuit », nocturne en quelque sorte).

Ok, jusque là, ça te fait une belle jambe de savoir ça.

Mais si je t’en parle, c’est qu’il a un truc sympa dans cette histoire.

Cette version Nightly, elle est disponible publiquement. C’est à dire que tout un chacun peut télécharger une Nightly, l’installer sur son ordinateur et la tester. Et ça sans toucher à sa version stable déjà installée. Tu peux donc tester le futur MuseScore chaque jour !

Mais attention. Ces versions Nightly ne sont pas à utiliser pour travailler. Elles sont parfois instables et peuvent cesser de fonctionner à tout moment. C’est donc risqué de se lancer dans une partition sérieusement. Par contre, pour tester, c’est top.

Bon ok, mais elles sont où ces fameuses Nightly ?

Juste sous ton nez ! Ou presque.

Sur le site musescore.org, menu Téléchargement > Logiciel.

Tu connais sûrement cette page pour télécharger MuseScore. Mais la plupart des gens ne font pas défiler leur écran vers le bas. Normal, les boutons de téléchargement pour les principales plateformes sont en haut. C’est logique.

Alors ça passe inaperçu.

Marre des bugs de MuseScore ?

Hier j’expliquai pourquoi MuseScore plante plus souvent au lancement des nouvelles versions. Les périodes de test sont réduites (voir quasi nulles) et c’est l’ensemble des utilisateurs qui essuient les plâtres de versions pas vraiment éprouvées avant leur sortie.

La plupart des utilisateurs qui fait face à un bug va demander de l’aide à divers endroits de la toile (sur le forum d’aide de MuseScore, dans cette liste pour nos abonnés ou dans des groupes de discussion Facebook…), mais une très grande majorité d’entre eux ne vont pas reporter le bug en question.

Les raisons sont multiples et compréhensibles :

  • ils ne savent pas que c’est possible de signaler un bug aux développeurs,
  • quand ils le savent, ils n’ont pas forcément envie de le faire (ou oublient),
  • ils ne savent pas comment faire,
  • ils n’arrivent pas à aller au bout de la procédure

Qu’un utilisateur n’ai pas envie de reporter un bug, c’est légitime car un programme accessible publiquement doit rendre le service pour lequel il est fourni et l’utilisateur n’a pas à pâtir d’un dysfonctionnement. Oui, mais…

Cet argument est valable dans un contexte de relation commerciale, mais peut-être moins recevable dans un contexte de logiciel libre où le projet repose en grande partie sur la contribution collective. Je nuance ici un peu mes propos car MuseScore est maintenant en grande partie développé par une entreprise commerciale, Muse Group (voir l’historique dans les épisodes 1 et 2 du podcast). On pourrait donc s’attendre à un produit plus opérationnel à sa sortie.

Donc soyons à l’aise. Hors de question de culpabiliser parce qu’on ne reporte pas un bug ! Un utilisateur de MuseScore n’a aucun devoir en la matière.

Cependant, si tu ne le fais pas déjà, peut-être aurais-tu envie toi-aussi de reporter un bug de temps en temps. Tu sais, ce truc qui plante et qui t’a fait perdre des heures de travail… Ou bien ce message d’erreur qui s’affiche sans savoir pourquoi… Tu deviendrais ainsi un contributeur au projet MuseScore. Mais maintenant, ça se mérite…

En vérité, avant le rachat de MuseScore reporter un bug était assez facile. Depuis, le lien vers la page dédiée a disparu et ne figure plus dans aucun menu.

À dire vrai, c’est devenu une véritable usine à gaz. Si tu veux reporter un bug et que c’est ta première fois, alors il faut t’accrocher et t’armer de patience. On n’y comprend plus rien et la procédure pour reporter un bug semble avoir été sacrifiée et diluée dans les différents changements d’organisation du site internet de MuseScore.

À partir du logiciel, on se dit chouette, il y a une fonction spécifique pour cela : menu Aide > Signaler un bug. Pas de chance, cela t’emmène sur la page utilisateur du site de MuseScore. Si tu as un compte, tu te connectes et puis… ben c’est tout. Rien pour reporter un bug. Si tu n’as pas de compte, il faut te créer le compte avant mais le résultat sera le même. Bref, inutilisable !

À parti du site musescore.org (celui dédié au logiciel, et non musescore.com qui lui sert au partage des partitions) : là on entre dans les tréfonds du site, en mode explorateur.