Musescore est traduit en 64 langues et téléchargé chaque jours des milliers de fois. Vous connaissez ce programme, mais connaissez-vous l’écosystème Musescore ?
Et oui ! Musescore n’est pas qu’un logiciel, mais un ensemble de solutions qui s’inscrivent toutes dans l’esprit du logiciel libre : rendre accessible un travail commun, ici pour faciliter la production et le partage de la musique.
Êtes-vous dans l’un des cas suivants ?
- Vos musiques préférées en partitions pour les jouer ou les écouter ?
Vous cherchez le dernier Daft Punk, mais la partition n’existe pas, ou bien elle est incluse dans un recueil de 50 titres et les 49 autres ne vous intéressent pas.
- Vos partitions avec vous partout, tout le temps ?
Vous rêvez d’avoir toutes vos partitions à portée de main, mais pas que chez vous : en répétition, sur scène, chez un élève ou chez votre grand-mère…
- Jouer ou chanter facilement, où que vous soyez ?
Vous aimeriez parfois disposer d’un orchestre virtuel à disposition pour vous accompagner, ou d’un pianiste accompagnateur qui s’adapte à votre niveau.
- Besoin d’un programme pour écrire votre musique ?
Payer cher et régulièrement des licences, installer des Gigaoctets de données et vous prendre la tête avec des dizaines de menus, sous-menus et options pour écrire votre musique ne vous emballe pas vraiment…
Alors lisez ce qui suit ! J’ai de bonnes nouvelles pour vous !
Si vous n’avez que 3 minutes, regardez plutôt la présentation vidéo :
3 champs d’action, 5 piliers
La démarche de Musescore se fonde sur 3 grands champs d’action : la création de partition, la pratique de la musique et le partage. Ces champs d’action sont intimement liés, interagissent les uns avec les autres et sont dépendants les uns des autres.
Pour les mettre en œuvre, Musescore s’appuie sur 5 piliers qui constituent un véritable écosystème : le logiciel en deux versions : “fixe” et “portable”, des applications mobiles et deux sites internet. Faisons ensemble le tour du propriétaire :
1. Le logiciel Musescore
C’est bien entendu la partie émergée de l’iceberg, la plus connue et le cœur de l’écosystème : le logiciel de notation musicale, libre et gratuit, disponible sur toutes les plateformes (windows, macOS, linux, bsd…). Le logiciel permet de réaliser des partitions très facilement, mais il est également pleinement fonctionnel pour un travail professionnel même complexe (conducteurs d’orchestres, parties séparées dynamiques, mises en page avancées, notations contemporaines…).
Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, cliquez vite ici !
2. Musescore portable
Beaucoup moins connu mais tellement génial : la version portable de Musescore ! Plutôt que de l’installer sur votre ordinateur, mettez votre Musescore sur une clé USB et emmenez votre programme et vos partitions partout avec vous ! Il vous suffit ensuite d’accéder à un ordinateur qui n’a pas Musescore. Vous branchez votre clé et lancez votre logiciel. Celui-ci ne s’installe pas sur l’ordinateur que vous utilisez mais s’exécute depuis la clé USB. Pratique pour utiliser ses partitions n’importe où : à la maison, au bureau, chez un ami, dans un cybercafé…!
Ceci est rendu possible via la solution PortableApps.com, mais aussi grâce au faible poids du logiciel : L’installateur pèse moins de 70Mo et une fois installée cette version occupe environ 200Mo. De quoi laisser songeurs les utilisateurs des logiciels concurrents… Voilà même de quoi recycler une vieille clé USB (attention toutefois à préférer des supports à la norme USB 2.0 minimum, plus avantageux pour la rapidité d’exécution du programme) !
À noter que cette version portable fonctionne sous windows, ce qui signifie que pour l’installer ou l’exécuter sur d’autres plateformes (macOs ou linux), il vous faudra passer par Wine.
Télécharger la version portable
3. Le site musescore.org
C’est ici qu’il faut vous rendre pour télécharger votre version de Musescore, mais aussi des soundfonts et des plugins. Bénéficiez également des ressources en ligne : manuel d’utilisation, forums de discussion, tutoriels, FAQ, etc… Vous y retrouvez par ailleurs toutes les informations nécessaires pour contribuer au projet (et oui, l’esprit du logiciel libre, toujours…) : documentations, développement, issue tracker… Bref, c’est la porte d’entrée de Musescore. Entrez sans frapper, vous êtes chez vous !
4. Les applications mobiles
Vous souhaitez lire et écouter vos partitions sur votre smartphone ou votre tablette ? C’est possible ! Utilisez dans ce cas Musescore et Songbook, deux applis disponibles sur Android et iOs. Attention, vous ne pouvez pas créer une partition sur votre appareil mobile (Musescore pense, à juste titre à mon avis, que la saisie d’une partition ne peut se faire raisonnablement qu’à partir d’un ordinateur). Il s’agit ici de pouvoir afficher (modifier le zoom) et lire des partitions (la faire sonner, modifier le tempo, mixer ou muter les instruments).
Deux applications sont disponibles Musescore (le player “de base”) et Songbook. Elles comportent les mêmes fonctionnalités à l’exception de deux différences : le prix et l’accès aux partitions.
L’application Musescore est gratuite. Elle permet d’accéder à la base de partitions disponibles sur le site musescore.com (voir 5ème pilier ci-dessous). L’application Songbook, quant à elle, coûte quelques euros et permet d’accéder en plus à ses partitions préalablement stockées sur l’appareil mobile.
Le mois dernier, en septembre 2018, une nouvelle version des applications a été mise en ligne. Malheureusement, alors que les précédentes versions ont fonctionné à merveille, de nombreux bugs ont été constatés (voir ce fil, en anglais ou un résumé ici en français). Aussi, je vous conseille d’attendre que tout soit rentré dans l’ordre avant d’installer ces applis ou de les mettre à jour si vous les utilisez déjà. Je relaierai ici la suite. C’est vrai que ce n’est pas vraiment le bon moment pour vous présenter ces applications… On ne peut cependant qu’apprécier la transparence du projet et la communication avec les utilisateurs !
5. Le site musescore.com
5ème et dernier pilier de l’écosystème Musescore : le site musescore.com avec, à votre disposition, plus de 700 000 partitions ! Vous y trouverez tous les styles, tous les genres, pour tous les goûts.
La recherche se fait par instrument, par effectif, par artiste, par licence, par date… C’est le lieu du partage par excellence ! Vous pouvez consulter une partition (la lire, la faire jouer par une soundfont : un player est inclus sur la page, avec la possibilité d’adapter le tempo, de transposer, de jouer un passage en boucle, d’afficher un clavier de piano…), mais aussi la partager (sur les réseaux sociaux, l’intégrer à une autre page web) et la télécharger (au formats musescore, pdf, xml, midi ou mp3).
Partagez vous aussi vos partitions !
En outre, vous pouvez partager vos propres partitions en les mettant en ligne, et ce directement depuis votre logiciel ! Créez votre compte et partagez jusqu’à 5 partitions gratuitement (un abonnement payant d’une quarantaine d’euros par an est nécessaire pour mettre en ligne un plus grand nombre de partitions).
Voilà, vous avez maintenant une vision d’ensemble de l’écosystème Musescore !
Et si je vous dis que cet écosystème n’est qu’une planète parmi tout un univers… ?
Ce sera l’objet d’un autre billet, dans lequel nous aborderons ce qui constitue la communauté Musescore qui anime cet écosystème : fondateurs, développeurs, contributeurs, traducteurs, bêta-testeurs, utilisateurs… restés connectés !
Si cet article vous inspire une remarque ou une question, n’hésitez pas à commenter ci-dessous, je reste à votre écoute !